Bonjour à tous,
Pour ce fil très intéressant, je crois qu'il est utile de recadrer un peu le sujet CR - Taux d'amortissement, pour que tout le monde s'y retrouve
Le taux (ou facteur) d'amortissement d'un ensemble ampli/enceinte (et non d'une enceinte prise toute seule ou d'un ampli pris tout seul ...) est le rapport (à une fréquence donnée) entre l'impédance présentée par l'enceinte à cette fréquence et l'impédance "de sortie" de l'ampli, vue de l'enceinte à cette même fréquence.
Pour simplifier : Taux amortissement = Z Hp / Z ampli (à une fréquence "conventionnelle" de 1 Khz)
Le taux d'amortissement idéal qui "marche" pour tous les HP est une vue de l'esprit car il dépend à la fois de l'impédance "de sortie" de l'ampli vue du HP (variable selon le type de schéma, la qualité TS, le type de tubes utilisés, le taux de CR choisi, de la fréquence "de travail", etc ...),
et aussi ( et surtout) de l'impédance du HP (variable selon le type de HP utilisé , du type de bafflage, des filtres utilisés dans l'enceinte et bien sûr de la fréquence "de travail").
Exemples simplistes et se voulant explicatifs ( si possible ...) :
Un boomer à suspension souple monté sur un baffle plan (donc à l'air libre), en présence d'un impulsion brève (un coup de grosse caisse par exemple) va être freiné par la propre résistance "mécanique" de sa suspension (spider + périphérie de la membrane) et aussi par l'impédance présentée par la"sortie" de l'ampli qui se trouvera couplée électriquement à l'impédance propre du HP.
Il ne faut pas oublier que le HP ne s'arrêtera pas "net" juste après l'impulsion, mais continuera à osciller en générant alors sa propre "force" contre-électromotrice parasite (loi de Lentz) qui s'opposera à celle du signal utile (l'impulsion musicale) qui l'a fait naitre.
Il y a donc création d'un signal "parasite" qui se régénère de manière décroissante à chaque oscillation de la bobine du HP et qui "entretient" à chaque allez-et-retour de la bobine du HP, ce phénomène d'oscillations (plus ou moins bien) amorties .
Pour simplifier, on est donc en présence d'un circuit "fermé" constitué de l'impédance présentée par le secondaire du TS, couplée électriquement à l'impédance du HP.
Dans ce circuit fermé circule la force électro-motrice "utile"du signal impulsionnel, suivie "en décalage de phase" de la force contre-électromotrice "parasite" auto-générée par le déplacement de la bobine (self se déplaçant dans le champ magnétique de l'aimant du HP) à chaque aller et retour.
Ceci provoque donc une série d'oscillations 'imprévues" de la membrane du HP que l'on appelle le "traînage" et qui rend particulièrement "molle" la reproduction des basses.
Pour limiter ces oscillations parasites de la membrane du HP, il y a plusieurs solutions dont :
- Durcir la résistance "mécanique" de la suspension du HP
- "Fermer" plus ou moins l'enceinte (baffle clos ou bass-reflex) afin d' utiliser la résistance de l'air contenu dans l'enceinte pour "amortir" les oscillations "néfastes"
- Diminuer "au mieux" l'impédance "de sortie" de l'ampli de manière à diminuer l'impédance "résultante" dans le circuit fermé constitué du secondaire du TS et de l'impédance du HP. De cette manière les forces contre-électromotrices parasites s'amortiront plus vite car elles "débiteront" sur une impédance "résultante" plus faible.
Or normalement, la contre-réaction appliquée à un ampli a la propriété de faire "baisser artificiellement" l'impédance "de sortie" de cet ampli (vue depuis le HP).
NB : Toutes ces "solutions" ont des limites mécaniques ou électriques, car fortement "amortir" "tient" mieux le HP, mais "tasse" la dynamique du système et rend la reproduction moins "vivante"..., alors que ne pas assez "amortir" rend "plus libre" la restitution mais rend les basses baveuses , surtout avec de grands HP "souples" ou peu amortis "mécaniquement"
En conclusion, un baffle clos nécessitera pour une bonne réponse impulsionnelle des fréquences basses, un taux d'amortissement généralement plus faible que pour un baffle plan ou un bass-reflex ou autre TQWT ...
Mais cela dépend aussi du diamètre du HP utilisé, de la rigidité de sa suspension, de son impédance propre, du type d'enceinte ou de baffle choisis et plein d'autres paramètres spécifiques au système de HP qu'il est inutile de développer ici (je ne suis pas spécialiste ...)
En conséquence, avec un ampli à tubes le "bon taux" de CR pour un "système de HP" donné, ne sera pas idéal pour un autre type de HP, mais ça tout le monde le sait... ou le découvrira !
Il y a les défenseurs du "pas de CR du tout" (pourquoi ?) et ceux d'une "CR optimisée à l'oreille" avec le type d'enceintes que l'on utilise. Chacun ses convictions ..., justifiées ou pas !
Je préfère la seconde solution ... car au scope + géné BF , au distorsiomètre ou encore avec un logiciel de "simulation" ..., ce n'est pas, à mon avis, totalement représentatif des résultats d'écoute réels. Mais cela n'engage que moi !
Alors si en plus on intègre les déphasages du TS que l'on "corrige" plus ou moins avec la CR globale, on n'est pas sorti de l'auberge ... Compromis, compromis !
Bye - Daniel