Salut-ta-tous… voici le compte-rendu de mon dernier petit bidouillage …
A raison d'environ 1 heure par jour au labo-garage, je n’ai pas battu des records de vélocité dans le fignolage de mon dernier ampli , donc réalisation "tranquille "de la nouvelle "bête" sur une période de 6 / 7 mois.
Mais de plus, mon mini- labo n’est guère isolé…, ça "caille" l’hiver et ça "cuit" dès que le soleil tape !!!
C'est (encore) un montage ultra-classique d'inspiration Arnaud avec des 6N2P-EV en driver et en comparateur Cordiff qui sourissent directement un PP de 6L6 russes (6P3S).
Quelques photos du bestiau :
Fichier(s) joint(s):
Vue de Face.png [ 757.31 Kio | Vu 23947 fois ]
Fichier(s) joint(s):
Vue Arrière.png [ 775.28 Kio | Vu 23946 fois ]
Je choisis quand-même une petite CCS à simple Jfet (BF 256C) dans les cathodes communes du driver "inverseur de phase", ... cela aide un peu (mais pas trop) pour "garantir" une symétrie plus "psychologique" qu’indispensable... ceci après la correction éventuelle apportée par l'étage comparateur, mais sans vraiment "étouffer" le boulot de la Cordiff.
Je garde l'idée alsacienne (merci Arnaud) du comparateur-différentiel avec les 2 triodes de la 6N2P en // car cela permet de diviser par 2 la résistance interne de l'étage comparateur.
Fichier(s) joint(s):
2eme Projet ampli CorDiff.png [ 504.82 Kio | Vu 23623 fois ]
Fichier(s) joint(s):
2eme Projet alim CorDiff.png [ 431.66 Kio | Vu 23623 fois ]
Par contre, pour l'étage comparateur (en //), j'ai abandonné la charge des plaques (communes) avec une CCS constituée (sur mon premier montage de fin 2017) d'un PNP haute tension (MPSA 94) référencé par une led dans sa base, car cela n'apporte pas d'amélioration significative (si l’alim est bien filtrée), et manque même un peu de "souplesse" lors de la mise au point finale de l'étage.
D’abord ma première idée pour ce nouvel ampli : charge des plaques communes de l'étage comparateur par une 51K, ce qui correspondrait à une linéarité correcte après traçage de la droite de charge (HT : 250V).
Sur un test "shadock" de changement d’état (plutôt) violent du signal d’entrée d’ampli, par exemple :
En entrée, je passe volontairement de manière brusque d'un signal 1 KHz sinus de faible amplitude (100 mV) à un "gros" signal carré 1 KHz d'amplitude importante (1,25V) , mais ne saturant pas (encore) le Schmidt / différentiel…
Je constate au scope (pas toujours, mais environ 1 fois sur 5 ou 6 de cette manip violente…) que la valeur moyenne "centrale" de la tension minimisée au "fameux "point "a1" chute brusquement... et ne redevient stable qu'après quelques dixièmes de secondes (au pif)… et ça me chagrinait un peu !
Pourtant j'avais soigné les découplages de l'alim commune (régulée) de l'étage comparateur et du driver …
NB: cette alim (à faible débit) est néanmoins différente de celle de la HT du PP .
Je suppute alors un point de repos de l'étage comparateur mal choisi …, mais j’en ai déjà tenté plusieurs !
Après une suggestion intéressante de l’ami Trappeur, j’ai d’abord fixé le point de repos de l’étage comparateur à 1,33 V avec 2,2 K sur les cathodes en // et 200 K comme charge des plaques communes , ce qui donnait un (faible) courant de repos de 0,62 mA (2 triodes //) soit 0,31 mA par triode et permettait de limiter l’excursion en courant de l’étage comparateur, sur des transitoires "violents" … Avec la charge de plaques de 200 K, l’excursion en tension était suffisante et la linéarité restant correcte .
En regardant le schéma original "made in Arnaud", j’ai noté qu’il polarisait très bas (0,36V) les cathodes (en //) du tube comparateur et utilisait une charge des anodes (en //) d’une centaine K… J’ai en définitive choisi cette dernière solution car elle apporte la même amélioration que la suggestion de "Trappeur".
La faible polar de cathode de 0,36V choisie par Arnaud n’est pas un problème car le signal de retour venant du HP n’atteint pas ces 0,36V grâce au réglage potentiométrique de retour du signal HP. Par précaution dans mon montage , j’ai quand-même choisi de polariser les cathodes en // un peu plus haut (0,58V) et réglé le signal de retour en conséquence.
J’ai aussi "descendu" la R de fuite de grille de l’entrée "inverseuse" du Schmidt / différentiel à 390 K de manière à limiter l’action de l’étage comparateur Cordiff en dessous de 8 Hz (-3db) …
Et là, "banzaï"… quasiment plus de "départ au lof" (clin d’oeil à Grégoire) sur ces transitoires peu réalistes et volontairement violents !
Seule concession , le gain de l’étage comparateur tombe à environ 35 / 36 ce qui fait un FA (facteur d’amortissement) mesuré de 34… Mais l’expérience montre que pour un ampli à tubes , un FA de plus de 26 / 27 n’apporte plus aucun avantage, ni audible, ni significativement mesurable…
Et comme j’utilise des enceintes à haut rendement ( environ 100 dB) avec des boomers de 38 cm à suspension relativement ferme , les meilleurs résultats auditifs sont obtenus avec un FA de l’ordre de 9 ou 10.
J’ai en effet constaté qu’il est inutile voir néfaste de "brimer" électriquement le déplacement des boomers avec un FA très élevé alors que la relative fermeté des suspensions des Klipsch Cornwall 3 fait déjà un "freinage mécanique" correct des membranes du boomer…
D’autre part , j’ai constaté quand même un petit problème de ronfle lorsque je manipulais le polar de volume qui m’a fait chercher un peu … Cette petite ronflette (100 Hz à l’oreille) ne se produisait qu’entre 1/4 et 2/3 de course du potar de volume.
Au scope vers 80 KHz sinus je notais aussi un bref signal parasite (espèce de court train d’onde de sinusoïde amortie, mélangée à des pics bizarres) … Cela ressemblait à des pics de commutation de diodes silicium superposés au signal.
Après pas mal de recherches, j’ai mis (au pif) au zéro volt le pole négatif de l’alim; 9V "flottante" (un petit pont moulé , un 7809 et quelque capas) , chargée d’alimenter la télécommande IR de volume , son polar motorisé et quelques leds indicatrices.
Bingo…, plus aucun "parasite bizarre" au scope et un silence de caveau funéraire inoccupé sur mes enceintes HR quelle que soit la position du polar de volume.
De plus , je me suis rendu compte que le boulot de la Cordiff pour tenter d’éliminer ce buzz, non-présent dans le signal musical, limitait la bande passante de l’ampli vers 60 KHz … Etonnant, n’est-il pas ?
Je suppose qu’après la mise au zéro volt du négatif de cette alim 9V (initialement flottante), plus aucun signal style "rayonnement" parasite et j’ai alors constaté une bande passante qui s’est élargie à 95 KHz, car la Cordiff n’avait plus QUE son boulot de comparaison / correction de signal à faire et plus aucun buzz à éliminer , ce qui d’ailleurs , devait lui "bouffer" pas mal de "ressources" !
NB : Les transfos de sorties toriques Toroïdy sont pourtant vendus pour une BP à - 3dB de 65 KHz et le boulot de la Cordiff permet cependant d’étendre sans difficulté la BP globale de l’ampli jusqu’à 95 Khz !!!
Cela montait même un peu plus haut (115 Khz), mais j’ai limité l’étendue (capa de retour signal en sortie TS) pour ne pas avoir de dépassement significatif sur des signaux carrés à 10 KHz dès 15W, tout en conservant un temps de montée respectable de 6 microsecondes.
Au final avec ce schéma, j’obtiens des résultats de mesures assez satisfaisants : voir photos oscillogrammes , et à l’écoute, toujours les excellentes caractéristiques de restitution des amplis à "Correction Différentielle".
Fichier(s) joint(s):
1 KHz carré à 1,5W.png [ 836.03 Kio | Vu 23946 fois ]
Fichier(s) joint(s):
10 KHz carré à 1,5W.png [ 646.23 Kio | Vu 23945 fois ]
Fichier(s) joint(s):
10 KHz 1,5W temps montée.png [ 599.72 Kio | Vu 23944 fois ]
Le taux de THD (mesuré avec un distorsiomètre analogique HP 333A) ne dépasse pas 0,1% à 10 W sinus pour toutes les fréquences comprises entre 35 Hz et 30 Khz.
En poussant la puissance vers 15 W, cela ne bouge guère et ne dépasse pas 0,4 à 0,5 % sauf en dessous de 30 Hz (la THD atteint 1,2 %) car la saturation du fer des TS commence à devenir significative à cette puissance.
La Cordiff corrige encore correctement jusqu’à 20 Hz (voir photo début de saturation du TS), mais son action est moins importante en raison de sa limitation volontaire (-3 dB à 8 Hz) pour éviter toute velléité de motorboating , car en dessous de 20 Hz, il n’y a plus guère de signal musical utile …
Et cela "squeezze" aussi le risque de "rumble" de certaines platines vinyles (particulièrement celles à entraînement du plateau par galet).
Fichier(s) joint(s):
20 Hz carré à 1,5W.png [ 593.83 Kio | Vu 23946 fois ]
A l’écoute :
* Les basses sont profondes et fermes sans traînage…, et on perçoit particulièrement bien la différence entre une contrebasse acoustique (surtout jouée à l’archet où cela "grogne" à loisir…) et une guitare basse qui , en comparaison , "tape bien" mais manque toujours d’assise "boisée"…
* Il y a beaucoup "d’air" autour des instruments … et l’impression de largeur de la scène sonore est remarquable, même avec de grandes formations où l’on peut suivre facilement la "partie" de chaque instrumentiste…
* La restitution des transitoires est réellement "jouissive" et n’est pas du tout "comprimée" comme avec la plupart des schémas à contre-réaction classique…
* Les cymbales "percutent vrai" à l’impact de la baguette, ensuite le cuivre "frissonne" longuement…
Quant à l’écoute d’un vibraphone (merci Dany Doritz, le proprio de la Huchette) c’est que du bonheur !
Bref, comme l’ont constaté la plupart des DIYeurs qui ont essayé la Cordiff , c’est de la "finesse" communicative à tous les niveaux du spectre musical , et surtout l’envie d’un foot-tapping permanent, tellement c’est "bon" !!!
Vu mon âge avancé et ma fainéantise récurrente…, je pense que cet ampli sera probablement mon dernier.
Je vais pouvoir , en profitant de cette dernière expérience , fignoler encore un peu mieux le précédent ampli Cordiff qui trône dans mon salon depuis fin 2017 et probablement le mettre en vente approximativement au prix des pièces .... et faire certainement un heureux.
J'ouvre une suite pour les quelques photos restantes ( on est limité à 8 PJ maxi)
Daniel