Bonjour à tous,
Comme l’ampli tourne dans ma config et enchaîne les disques tout les soirs, je vais en profiter pour faire un long CR d’écoute au global et des tests de tubes effectués in situ…
Cet ampli alimente actuellement la partie médium-aigu de mon système, composé d’une CP 2’’ radian 950pd sur un grand pavillon Delbauve + aigu composé d’un 2402 épaulé d’un 2405h, le 2405 est en // sur le 2402 avec une capa de 1µF, ces aigus sur la Radian sont filtrés en passif (filtre série), cet ensemble reprend un double 38 GPA 515LF dès 170 hz, c’est actuellement le meilleur compromis trouvé.
L’ampli est branché en direct sur son entrée XLR via un BSS 366T, le potard bien pratique permet d’ajuster le niveau relatif avec la partie grave. Il n’y a pas de souffle, buzzz ou humm, c’était le cahier des charges, qui reste difficile à tenir sur une CP de 113 dB sans aucune atténuation, pari réussi via le désymétriseur-buffer à tubes.
A sa livraison l’ampli était équipé des tubes suivants : - désymétriseur : 6N23P-EV russe - entrée : 6SJ7 tube verre Sylvania - puissance : 300B KR
en 300B, j’ai pris ce qui se fait de mieux, je sais donc que cette partie ne bougera pas,
Patrice ayant fait des essais de tubes 300B à pu noter tout l’apport de ces tubes KR Audio, par ailleurs ils sont bien appairés comme l’indique les potards sur l’ampli.
Cet ampli a donc été comparé à mon classe A (4*16 watts) Triphon2 tweaké légèrement, excellent au demeurant, ultra rapide, beaucoup de superlatifs peuvent être employés pour cet ampli dès lors qu’on est en haut rendement, il enterre en médium-aigu, mais aussi sur ma section de grave pas mal de références que j’ai possédé ou en stock (Flying Mole, UCD400, Hafler P4000, Bryston 3B, Hiraga 20W, SAE MK3, HK, etc...), seul le 3B faisait aussi bien dans la tenue du grave, mais le Triphon2 est l'ampli qui à ce jour non seulement tient mes graves, mais en plus module de la sorte, les graves ne sont jamais systématiques ou répétitifs en médium-aigu seul mes bloc mono Loftin Replca 6L6 faisaient légèrement mieux …
Écoute :
Après mise en place du 300B en lieu et place du Triphon, à iso puissance de sortie, pour ne pas se faire piéger, on ressent dès les premières notes qu'il se passe quelque chose, l'ampli est à peine chaud et pourtant il fait déjà "mieux" que le Triphon2 sur certains morceaux, il est plus chantant, plus doux, plus "analogique" et "naturel", je dirais que seul sa dynamique semble légèrement moins marquée et ses aigus filer moins haut, mais après une heure de fonctionnement, tout se met en place, grosso modo, lors de la première semaine, qu'on pourrait appeler rodage, le son a évolué légèrement, globalement cet ampli est assez déroutant, il n'a pas un son d'ampli à tube mielleux et dégoulinant, tout est tendu, très défini, il n'arrondit pas spécialement les angles, et les CDs agressifs ne sont pas "améliorés", la grosse différence avec le classe A transistor porte sur les voix, les 300B vont plus loin, c'est beaucoup plus nuancé et plus naturel, les réverbérations aussi durent plus longtemps, tout semble plus "réaliste", bref cet ampli apporte ce qu'il faut, mais les amoureux du son typé tube pourraient être déçus, il n'arrange pas les prises moyennes, je pensais obtenir bien plus de différences, néanmoins sur le long terme c'est bien plus important de ne pas avoir un son typé, lassant, cet ampli est à conseiller aux détracteurs du son "tube" qui relancent systématiquement le débat, à l'écoute de cet ampli on sent parfaitement tout ce qui manque aux meilleurs amplis à transistors, cet âme et ce réalisme. Seul bémol, une puissance limité en mode SE, impose d'avoir des enceintes d'un bon rendement pour bénéficier de ce type de technologie.
Comparatif de tubes :
Cet ampli, bien que quasi "parfait" serait encore perfectible, sur 2 axes, les tubes utilisés et les condos de liaisons, côté condo, vu ce qui est utilisé, il y aura vraiment très peu à gagner, on pourrait sans doute moduler ce qui passe, avec peut être plus de grain dans le bas médium par l'emploi de condo PIO ou assez typé (style condo Audio Note), mais ce sera sans doute au détriment de la linéarité et transparence actuelle.
Comme c'est plus facile de tester des tubes, j'ai commandés qq références suite aux lectures et synthèses trouvées sur le net.
Premiers comparatifs, sur les tubes d'entrée 6SJ7 : j'utilise systématiquement les mêmes plages de ma compil de référence, chaque plage ayant des particularités qui me permettent de cerner les différences, le gain est vérifié/ajusté si nécessaire.
Au 6SJ7 (tube en verre) en place j'ai substitué 3 autres paires de tubes, une paire de RCA (enveloppe noire) et 2 paires de RCA 5693 (enveloppe rouge) de lots différents.
Les 6SJ7 RCA noires génèrent un peu de bruit de fond, globalement le son est proche, mais c'est moins bon et moins musical que les tubes en verre, le son est plus doux, mais les réverb sont écourtées, l'image sonore est plus étroite, les attaques sont moins franches, le bas médium à moins de "corps", globalement c'est moins musical, moins transparent et moins dynamique.
Les deux paires de 5693 sonnent très très proche, ils seraient quasi impossible en blind test de les différencier, néanmoins une des deux paires semble moins dynamique, par contre c'est globalement de meilleurs tubes, tout est mieux, les différences sont assez nettes et à l'avantage des 5693, il y a plus de grain, les attaques et la dynamique sont plus franches, c'est plus réaliste encore, les aigus filent plus haut, c'est parfois plus limite avec certains CDs mais les sifflantes sur les voix (Rebecca Pidgeon) ne sont pas accentuées, il y a plus de détails, et de micro détails, les reverb modulent aussi un poil plus, même à faible niveau, ça n'est pas lié à de la microphonie, c'est juste qu'il y a plus de choses qui passent.
Second comparatif sur les tubes du désymétiseur : là, compte tenu du prix des tubes HdG type ECC88, je n'ai sélectionné qu'une paire de référence, à savoir des E188CC RTC Mullard, les 6922 ne semblent pas bien placées en hifi,
avec ces tubes NOS en lieu et place des 6N23P-EV russe, le gain mesuré n'a pas bougé d'un millivolt, ces E188CC sont absolument neuves, il est possible que le son évolue encore au cours des prochaines heures, mais là aussi le bon en avant est remarquable, sur sans doute un des critères les plus délicat à faire progresser, à savoir le naturel sonore, ramené au prix des tubes, certes la rapport investissement / résultat est moins bon, néanmoins ce choix est judicieux, le son est à la fois encore plus doux, au sens analogique, tout en étant plus dynamique, la transparence a encore largement progressé, et j'entends maintenant bien plus de choses qu'avec l'ampli en classe A, ces tubes montent aussi plus haut, mais sans stresse ajouté, les reverb sont encore plus marquées, et il passe une émotion terrible.
Au bilan global, cet ampli et ses tubes apportent une précision incroyable, la phase parfaitement respectée donne une image holographique d'une précision et d'une stabilité hors norme, les timbres sont très naturels, la dynamique et micordynamique très impressionnante, c'est un sans faute sur ma section medium-aigu qui ne pardonne pas d'écart, c'est actuellement supérieur sur quelques points à ce que je connaissais de mieux en la matière, dont des TAD4001 et 2001, et évidement bien supérieur à tout les amplis à transistors que j'ai pu entendre dans les mêmes conditions.
Et la suite ???
je vais sans doute à l'avenir monter un filtre série 3 voies et tester cet ampli en large bande, mais j'ai bien peur qu'il n'ai du mal à tenir les 4 Altec 515, peut être découpler ou remplacer les condos de liaisons, mais à ce jour je n'en vois pas l'intérêt, l'aigu étant déjà sur la corde raide, il ne faudrait pas ajouter de sifflantes,
je pense surtout attendre et tester les blocs 813 de DIAFAN qui viendront se mesurer au Triphon2, là le challenge sera encore plus difficile à relever...
A+ Olivier.
_________________ Olive.
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